Les métiers de la transition énergétique

Sous l’impulsion de la transition énergétique, les métiers du gaz évoluent et de nouveaux métiers émergent. Découvrez les métiers d’aujourd’hui et de demain.
Chantier Jupiter 1000 (photo : Benjamin Béchet) et laboratoire RICE (photo : Grégory Brandel)

Les métiers au service de la transition énergétique

GRTgaz, c’est 27 métiers différents et 3 300 salariés. Dans son quotidien professionnel, chacun est un maillon essentiel pour relever le défi collectif de la transition énergétique et de la neutralité carbone. La volonté de remplacer le gaz naturel par des gaz renouvelables et bas-carbone se traduit par l’adaptation de notre réseau de transport et par l’émergence de nouvelles filières de production de gaz. Chaque métier de GRTgaz participe à cet élan. Dans le cadre de son projet de transformation CAP24, sa démarche RSE et son École du gaz, GRTgaz adapte son organisation et accompagne ses collaborateurs pour réinventer les métiers et pratiques.

Des métiers qui se transforment

Les métiers du gaz évoluent dans la continuité. Si le cœur des métiers reste le même, les procédés, techniques et méthodes de travail se transforment pour intégrer les gaz renouvelables et bas-carbone, l’hydrogène et le transport de CO2. Chaque métier doit s’adapter pour accompagner les évolutions profondes liées à la transition énergétique : évolution technologique des matériels et équipements, digitalisation des outils, déploiement de nombreux capteurs sur le réseau et gestion des données associées.

La transition énergétique est ainsi pour chaque professionnel l’opportunité de développer son savoir-faire sans changer de métier.

Les spécificités de l’hydrogène et des gaz renouvelables et bas-carbone impliquent l’élargissement des champs de compétences des différents métiers du gaz. Ces métiers doivent aussi intégrer l’émergence de nouvelles filières de production de biométhane comme la méthanisation, la pyrogazéification (production de gaz à partir de déchets solides) et la Gazéification Hydrothermale (production de gaz à partir de déchets liquides ou humides) le Power to Methane et les filières de production d’’hydrogène.

Dans le domaine de la conception, l’approche multi-énergies impose de maîtriser des expertises jusqu’alors périphériques (chimie, biologie, monde agricole, sciences du vivant…) et de nouveaux procédés (électrolyse de l’eau…).

L’exploitation et la maintenance évoluent pour intégrer les nouvelles exigences techniques et réglementaires de l’hydrogène et des gaz renouvelables et bas-carbone. Elles doivent aussi être adaptées aux nouvelles installations (sites de rebours, postes d’injection de biométhane...) Cela se traduit par des besoins en nouvelles compétences opérationnelles comme la mécanique des fluides, l’électromécanique ou encore l’instrumentation et l’automatisme industriel.

Témoignage Jimmy MONMARTHE – Adjoint Responsable du secteur de Croissy-Coulommiers

« Adjoint au responsable du secteur de Croissy-Coulommiers, j’ai sous ma responsabilité la maintenance des premiers sites de rebours de GRTgaz, notamment du site précurseur de Marchémorêt (77). L’arrivée du biométhane a bouleversé les règles de l’exploitation. 
En effet, jusqu’alors, la mission de l’exploitant consistait essentiellement à détendre le gaz pour le livrer au client. Une nouvelle problématique apparait avec l’exploitation des méthaniseurs : une fois lancée, la production de biométhane ne peut pas s’interrompre Il s’agit donc de faire remonter le gaz produit en excès dans un territoire vers des zones de consommation plus propices. Cela implique de comprimer le gaz et de gérer des débits en aval et en amont de la station. Ces changements ont des impacts importants sur l’exploitant qui doit être en capacité de maintenir de nouveaux matériels, comme les compresseurs et les déverseurs. 
Cette montée en gamme des maintenances s’accompagne d’une évolution du métier liée à l’automatisation. Aujourd’hui, le transit du gaz et les matériels sont pilotés par des automates, dont nous devons garantir le fonctionnement. Cela implique de développer de nouvelles compétences en électricité, mais également au niveau de la maintenance et du diagnostic des pannes.
Cette double évolution représente un vrai challenge pour les équipes d’exploitation. Mais c’est aussi ce qui fait de ce métier un métier si passionnant et motivant, riche en rebondissements quotidiens. Sans changer de métier, on peut acquérir de multiples compétences, précieuses pour évoluer. Personnellement, le développement du biométhane a également élevé ma vision d’exploitant. Aujourd’hui, j’ai le sentiment profond de pouvoir, moi aussi, vraiment participer à la transition énergétique. »

Comme tous les métiers aujourd’hui, les métiers du gaz ont pris un tournant numérique. Les professionnels doivent aujourd’hui être en capacité de manipuler des données, intervenir sur des équipements interconnectés et exploiter des outils et appareils de mesure intelligents.

Les métiers de l’exploitation et de la maintenance sont particulièrement impactés avec le développement des opérations de maintenance à distance et des modélisations de schémas d’intervention, en complément de la toujours nécessaire maintenance curative ou préventive manuelle.

Dans le secteur de l’Électricité Instrumentation et Automatisme, les besoins ont augmenté avec le déploiement des postes d’injection de biométhane et des sites de rebours.

Témoignage Alicia KROL – Technicienne polyvalente confirmée  EATI (Électricité Automatisme et Télétransmission)

« Technicienne polyvalente chez GRTgaz, je vis au quotidien l’évolution du métier d’exploitation-maintenance des postes gaz, sous l’effet de l’automatisation et de la digitalisation. Le sens de ma mission n’a pas changé : garantir la sécurité et la fiabilité du réseau de transport gaz, et plus particulièrement des postes de gaz. Ce qui a changé, c’est l’automatisation de ces postes. Grâce à des capteurs intelligents, les automates enregistrent les données relatives au comptage, à la sécurité ou à la qualité du gaz. Ils échangent en continu avec le centre de surveillance. En tant que technicienne EATI, je veille au bon fonctionnement des automates et à la qualité des échanges avec le centre de surveillance. Je m’assure également que les postes de gaz réagissent avec pertinence aux informations transmises, en toute sécurité et autonomie (arrêt, redémarrage…). 
Avec l’automatisation et la télétransmission, la maintenance s’exerce en grande partie à distance, hormis pour les mises en service et certaines pannes. Les progrès technologiques ont consolidé l’efficacité de l’exploitation grâce à des solutions performantes, pour un réseau gaz toujours plus fiable et sécurisé. Elles renforcent également notre capacité d’adaptation face à l’arrivée de nouveaux gaz exigeants en matière de sécurité et de qualité (biométhane, hydrogène, CO2). 
Personnellement, je vis ces évolutions comme une belle opportunité. Les nouvelles compétences en automatisme, électricité et télétransmission élargissent le champ des possibles professionnels et enrichissent mes activités quotidiennes. Entre la maintenance à distance, la présence sur le terrain et les relations avec les entreprises intervenant sur le réseau, la routine n’existe pas. C’est avec fierté que, chaque jour, j’exerce ce métier évolutif et engageant, portant la sécurité et la qualité du service en son cœur. » 

L’émergence de nouveaux métiers

Porter et monter des projets sur l’hydrogène ou les gaz renouvelables et bas-carbone

Les métiers du commerce sont également concernés par les mutations professionnelles. Parmi les nouveaux métiers, les Business Developers et Chargés d’affaires sont particulièrement recherchés. Métier charnière pour développer les filières de l’hydrogène et des gaz renouvelables et bas-carbone, le Business Development consiste à monter des projets concrets d’infrastructures ou d’accompagner les nouvelles productions, en coordination avec des acteurs de terrain de secteurs très variés (élus, collectivités, agriculteurs, industriels, particuliers, associations...).

Pour réussir, le Business Developer doit maîtriser des compétences techniques, juridiques et financières larges et pointues. Il doit aussi être doté de grandes capacités relationnelles pour faciliter la concertation locale entre les différents partenaires.

Témoignage François MARTIN – Business Developer hydrogen -

« Métier nouveau à GRTgaz, le Business Developer vise à transformer la volonté stratégique de l’entreprise de développer le transport d’hydrogène et de CO2 en projets concrets. J’aime à dire que je suis le chef d’orchestre entre l’idée et la décision de réalisation. Pivot entre l’interne et l’externe, je fais dialoguer les besoins des clients avec les différents métier internes de GRTgaz. Mon objectif ? Trouver le meilleur compromis ; durable, performant, pragmatique et réalisable. L’hydrogène et le CO2 étant des secteurs non régulés, ce sont les actionnaires qui décident des investissements. Je dois leur donner toutes les clés pour arbitrer. Une fois le projet lancé, je passe la main aux équipes techniques, tout en maintenant la relation aux clients. 
Entre les questions techniques, juridiques, financières et relationnelles, la routine est absente de mon quotidien ! Chaque projet est différent et nécessite l’analyse de multiples paramètres. C’est un métier de terrain qui exige une grande capacité d’adaptation et de concertation pour convaincre de la pertinence du projet, favoriser son acceptabilité, établir des relations de confiance avec tous les acteurs et lever les obstacles. Transversal, le métier de Business Developer exige aussi un grand sens relationnel et des capacités de communication. Il faut savoir être patient. La construction de projets de transport d’hydrogène compte encore plus d’échecs que de réussites, comme dans tout domaine novateur. Les projets se bâtissent, brique par brique, sur plusieurs années. Et c’est tout le défi du Business Developer de renverser la tendance en prenant le temps de l’échange et de l’analyse pour proposer des solutions réalistes de transition énergétique pour un futur plus durable. » 

Recherche-Développement

La Recherche et Développement est aussi un métier très porteur de la transition énergétique. Au sein de son centre de recherche et d’innovation RICE (Resarch & Innovation Center Energy), GRTgaz propose de nombreuses opportunités professionnelles autour d’une ambition : lever les verrous technologiques et impulser la transformation des infrastructures gazières pour accueillir l’hydrogène et les gaz renouvelables et bas-carbone.

Chaque jour, les ingénieurs et techniciens de recherche expérimentent des technologies, analysent les phénomènes et développent des réponses techniques aux transformations majeures du secteur énergétique.

Témoignage Elodie JOLY – Technicienne de recherche mesurage

« Le développement des gaz renouvelables et bas-carbone pose de nouveaux défis à GRTgaz en matière de qualité de gaz, de normes et de sécurité. Au sein de RICE, le centre de recherche et développement de GRTgaz, nous préparons le réseau de transport gaz de demain. L’enjeu est de garantir l’intégrité des in-frastructures pour transporter et injecter en toute sécurité les nouveaux gaz. Pour cela, GRTgaz doit dis-poser d’une parfaite connaissance de ces gaz. C’est le cœur de ma mission. En tant que technicienne me-surage au sein du pôle PCG (Procédés et Caractérisation des Gaz), j’analyse aujourd’hui plus particulière-ment la qualité et la composition de gaz de synthèse issu de diverses technologies émergentes telles que la pyrogazéification, la gazéification hydrothermale et le Power to méthane. C’est un travail de longue haleine, car chaque modification dans les intrants modifie les caractéristiques du gaz produit. Les résul-tats des analyses aident à établir les futures normes et les recommandations pour un futur réseau de transport adapté, sûr et fiable.  
Au quotidien, mon métier allie l’analyse en laboratoire et déplacements sur les sites pilotes R&D pour effectuer des prélèvements. La routine ne fait pas partie du vocabulaire de mon équipe. Sur le terrain, nous sommes confrontés à des conditions évolutives et changeantes face à des gaz aux caractéristiques méconnues (pression, débit, volume…). Nous devons constamment améliorer nos techniques de travail. En laboratoire, nous disposons d’un vaste parc analytique pour étudier un panel de composés large et diversifié. Au sein de RICE, notre curiosité et notre esprit critique sont toujours en éveil. Chaque détail peut modifier les résultats d’une analyse. Il faut savoir s’adapter et réagir rapidement. 
Au-delà de la technique et de l’esprit d’équipe, travailler à la R&D donne un sens profond à mon travail. Au sein de GRTgaz, j’ai un pied dans la transition énergétique. Quelle meilleure motivation que de savoir que l'on œuvre à fournir les solutions de demain ? »

Pour aller plus loin

Coordination QSE et Direction Prévention et Maîtrise des Risques - Photo : Cécilia Garroni Parisi

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